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l’appelaient des affaires privées ; il rentra à Locarno le 3 avril. Le 5 avril, il écrivait à Ogaref (en russe, lettre imprimée dans la Correspondance), à propos de la Commune de Paris : « Que penses-tu de ce mouvement désespéré des Parisiens ? Quelle qu’en soit l’issue, il faut reconnaître que ce sont des braves. À Paris s’est trouvé ce que nous avons vainement cherché à Lyon et à Marseille : une organisation, et des hommes qui sont résolus à aller jusqu’au bout. » Puis il parlait de son livre, dont il avait reçu, par Ozerof, quelques feuilles imprimées : « Pourquoi imprime-t-on mon livre sur du papier si gris et si sale ? Je voudrais lui donner un autre titre : L’Empire knouto-germanique et la Révolution sociale. Si le tirage n’est pas encore fait, changez. » Le 9 avril, il écrivait encore : « La première livraison doit se composer de huit feuilles… Continue-t-on à imprimer, et y a-t-il assez d’argent pour payer ces huit feuilles ? Si non, quelles démarches ont été faites pour s’en procurer ? Toi, vieil ami, veille à ce que l’impression soit bien faite, sans fautes. »

Le 16 avril, il écrivait de nouveau à Ogaref une lettre des plus intéressantes, et dont il faut reproduire en entier la partie qui concerne l’ouvrage alors en cours d’impression, parce qu’on y trouve l’opinion de l’auteur lui-même sur la nature et la portée de cet ouvrage, et que la manière dont il se juge est très caractéristique (cette lettre, chose assez singulière, a été omise dans la traduction française de la Correspondance) :

« Tu m’écris qu’on a décidé de faire une première livraison de cinq feuilles ; mais tu l’as écrit avant d’avoir reçu ma dernière lettre[1], dans laquelle j’implorais, je

  1. Il s’agit, comme la suite va le faire voir, d’une lettre qui n’est pas celle du 9 avril, et qui est perdue ; à moins qu’on n’admette cette autre hypothèse, qu’un passage de la lettre du 9 avril, passage qui aurait contenu la demande dont Bakounine va parler, a été supprimé par l’éditeur de la Correspondance.