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tions à la victime des vengeances de Jupiter. » (Bulletin de la Fédération jurassienne de l’Internationale, supplément au numéro du 9 juillet 1876.)

À la mort de Nicolas, on put espérer que le changement de règne apporterait quelque adoucissement à la situation de l’indomptable révolutionnaire : mais Alexandre II effaça de sa propre main le nom de Bakounine de la liste des amnistiés. La mère du prisonnier s’étant présentée au nouveau tsar, un mois plus tard, pour le supplier de lui accorder la grâce de son fils, l’autocrate répondit : « Sachez, madame, que tant que votre fils vivra, il ne pourra jamais être libre ». La captivité de Bakounine se prolongea deux ans encore après la mort de Nicolas ; Alexandre restait sourd à toutes les prières qui lui étaient adressées. Un jour, le tsar, tenant à la main la lettre que Michel Bakounine avait écrite en 1851 à Nicolas, aborda le prince Gortchakof, ministre des affaires étrangères, en lui disant : « Mais je ne vois pas le moindre repentir dans cette lettre ! » Enfin, en mars 1867, Alexandre se laissa fléchir, et consentit à transformer la prison perpétuelle en exil en Sibérie.

Bakounine fut interné à Tomsk. Il s’y maria, vers la fin de 1858, avec une jeune Polonaise, Antonie Kwiatkowska ; bientôt après, par l’intervention de