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signer de pareilles conditions. Qui peut en douter ? Est-ce qu’il y a une limite à leur infamie ? Et il faut être bien naïf vraiment pour penser qu’ils s’arrêteront devant une ou même dix trahisons de la France, lorsque ces trahisons deviendront nécessaires pour la conservation de leur couronne. Mieux vaut être un vassal couronné de Bismarck, qu’un empereur bafoué, expulsé et peut-être pendu. Soyez-en bien sûrs, chers amis, la France |30 est déjà pendue à Bismarck par Napoléon III, et Bismarck ne marche à Paris que pour remettre Napoléon III, ou son fils, sous la maternelle protection de l’intéressante Eugénie, sur le trône.

Quant à moi, j’en suis certain, et je suis convaincu que ce traité secret, peut-être déjà conclu, ou en voie d’être conclu, que sais-je ? peut-être par l’intermédiaire de la Cour italienne qui s’agite beaucoup et qui y est directement intéressée, — que cette assurance d’être protégés et soutenus par Bismarck, sont principalement la grande cause de la résurrection si inattendue de la confiance et de l’arrogance croissante et de plus en plus menaçante des Bonapartistes.

Après cette longue digression, je laisse de nouveau parler le Bund :

« Le général Trochu et Thiers pensent toujours que ce qu’il y a de mieux, c’est de laisser arriver les Prussiens jusqu’aux murs de Paris, sans leur livrer bataille. Les Impérialistes, au contraire, veulent absolument une bataille pour le salut de la dynastie. Trochu est au plus mal avec l’impératrice, mais par contre sur le meilleur pied avec la garde mobile. Les plus notables patriotes et républicains signent une adresse à Trochu. Suivant l’exemple du prince Napoléon qui a mis en sûreté sa personne à Florence, et sa famille en Piémont, les