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Le soulèvement national est devenu aujourd’hui une nécessité tellement évidente pour tout le monde, que dans la séance du 25 deux propositions ont été faites au Corps législatif, qui a déclaré l’urgence de la seconde. La première est celle d’Esquiros : « Que le Corps législatif invite les municipalités à se constituer en centres d’action et de défense, en dehors de toute tutelle administrative, et à prendre, au nom de la France violée, toutes les mesures qu’elles croiront nécessaires ». Cette proposition aurait été parfaite, mais à une |24 condition, c’est que la révolution se ferait préalablement dans toutes les municipalités, l’organisation actuelle de toutes étant bonapartiste. Mais cette condition est virtuellement contenue dans ces mots : en dehors de toute tutelle administrative, ce qui veut dire l’abolition complète de l’État. Ce fut par cette raison sans doute que la proposition d’Esquiros ne fut pas déclarée d’urgence. Voici la seconde proposition, de M. de Jouvencel :

« Article premier. Au cas où l’ennemi entreprendrait le siège de Paris, tous les citoyens français non incorporés dans l’armée ou dans la garde mobile, seront appelés à défendre le territoire par les armes — Art. 2. Les municipalités s’organiseront aussitôt pour employer tous les moyens de lutte dont elles pourront disposer. — Art. 3. L’emploi des fusils de chasse et de toute espèce d’armes de luxe ou de guerre sera permis, ainsi que la fabrication des munitions. — Art. 4. À la seule condition de porter la cocarde nationale, les combattants qui se lèveront, en vertu de la présente loi, seront investis des prérogatives militaires. »

La Chambre a prononcé l’urgence sur cette pro-

    de 184 voix contre 61 (gauche et centre gauche). » (Note de Bakounine.)