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populaire et n’exerçant d’influence sur personne ; et d’orléanistes, bons comme tous les gens riches et bien élevés, bons pour exploiter et pour faire tourner par leurs intrigues un mouvement au profit de la réaction, mais incapables d’une résolution et d’une action énergique quelconques. Et encore les orléanistes seront encore les plus forts, car à côté des moyens financiers considérables qui sont à leur disposition, ils ont encore cet avantage qu’ils savent ce qu’ils veulent tandis que les républicains, à leur grande pauvreté, joignent encore le terrible malheur de ne point savoir où ils vont et de rester étrangers à tous les intérêts réels, tant privilégiés qu’universellement populaires, du pays. Ils ne représentent plus rien aujourd’hui, rien qu’un idéal et une faction vieillis. Et comme à la fin des comptes ce sont les intérêts matériels qui gouvernent le monde, les idées n’ayant de puissance qu’autant qu’elles représentent un grand intérêt — voir les idées de 1793 qui avaient pour fond réel, les intérêts ascendants et triomphants de la bourgeoisie, opposés à ceux de la noblesse, de la théocratie et de la monarchie ; comme les intérêts des masses populaires ont trouvé leur expression dans les idées et les tendances pratiques du socialisme ; et comme les républicains se sont ouvertement déclarés aujourd’hui les ennemis de ces tendances et de ces idées, et par conséquent les amis des tendances et des idées bourgeoises, et comme l’orléanisme est l’expression de ces dernières — il est évident, que les républicains commissaires et locaux, aussi bien que ceux de Paris, soumis à l’ascendant sérieux des Orléanistes, flattés, poussés, dirigés et magnétisés de toutes les manières par eux, tout en s’imaginant |22 qu’ils travaillent pour la république, ne travailleront en réalité que