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que ce soit. Nous ne sommes pas le ministère d’un coup d’État, pas plus d’un coup d’État parlementaire que d’un coup d’État monarchique. Nous sommes un ministère parlementaire. Nous voulons nous appuyer sur la Chambre, et rien que sur la Chambre » (Pas sur le peuple de Paris, mais sur cette Chambre, parce que l’immense majorité de cette Chambre est bonapartiste), « et permettez-moi de vous dire que notre respect pour la constitution, c’est votre garantie…

« Voix. — C’est une menace.

« Duvernois. — Non, ce n’est pas une menace. Je veux dire seulement que nous avons le devoir, nous, gouvernement, de respecter la constitution en vertu de laquelle nous sommes le pouvoir, et en vertu de laquelle nous gouvernons

« Palikao. — Les ennemis extérieurs, nous les combattrons, tant que nous [n’en aurons pas[1]] |9 délivré notre patrie. Les ennemis intérieurs seront réduits à l’impuissance. J’ai en main tous les pouvoirs pour cela, et je réponds de la tranquillité de Paris.

« Thiers. — M. le ministre du commerce a invoqué ici l’intérêt des institutions… La France combat pour son indépendance, pour sa gloire, pour sa grandeur, pour l’inviolabilité de son sol : à droite, à gauche, partout, voilà pourquoi nous combattons… Mais, de grâce, ne faites pas intervenir ici les institutions, vous nous forceriez de vous rappeler qu’elles sont, plus que les hommes, les auteurs de nos maux. »

Vous voyez donc que les bonapartistes n’ont pas encore abandonné leur partie, ils tiennent le pouvoir, et

  1. Les mots entre crochets, omis par Bakounine, sont suppléés par moi d’après l’indication que fournit le sens. — J. G.