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police, Piétri ; mais il dut y renoncer devant l’opposition obstinée des ministres. L’impératrice exerce à Paris la même influence funeste que celle que NapoléonIII |8 exerce à l’armée. Il est certain que la présence de l’empereur nuit beaucoup à l’action libre de Mac-Mahon, qui doit s’occuper beaucoup plus de la défense de la personne impériale que de la lutte avec l’ennemi. Il a été invité à se retirer, mais il s’obstine à rester, malgré que le mécontentement des soldats par rapport à lui croît chaque jour… Vous savez que Rouher, Baroche, Persigny, Granier de Cassagnac, Dugué de la Fauconnerie, l’ont visité à Reims… Il est évident qu’il existe un gouvernement personnel occulte, dont le gouvernement ostensible, autant qu’il le peut, est le très humble serviteur. »

Enfin la séance du Corps législatif (du 23 ou du 24) prouve que le ministère se croit assez fort pour pouvoir jeter le masque. Palikao a dit qu’en rejetant la proposition de Kératry (concernant les neuf ou trois députés, élus par la Chambre, à adjoindre au Comité de défense de Paris) — qu’en rejetant cette proposition, « les ministres sont restés dans la légalité ». Et voici le résumé du discours de Duvernois ;

« La Chambre, en donnant sa confiance au ministère, nous donne la possibilité d’accomplir notre double tâche : celle de défendre la France contre l’invasion, et celle de défendre strictement l’ordre intérieur, parce que l’ordre à l’intérieur est la condition de notre sécurité contre l’ennemi. Nous ne pouvons nous associer à la proposition de M. de Kératry, parce que ce serait nous associer à la violation de la constitution qui vous protège, qui protège les libertés publiques, de la constitution que, sachez-le bien, nous ne laisserons pas violer, par quelque pouvoir