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« La droite (les Bonapartistes) semble vouloir tromper la population parisienne, jusqu’au moment où les Prussiens viendront assiéger Paris. Alors il sera trop tard pour faire un mouvement républicain, — et même dans le cas où l’empereur ne pourrait conserver la couronne, on pourrait la faire passer peut-être sur la tête de son héritier. »

En même temps, le prince Napoléon — Plon-Plon — arrive à Florence avec une mission extraordinaire près du roi d’Italie, non de la part du ministère, mais directement de la part de l’empereur Napoléon, — comme par le passé ; ce qui rend excessivement difficile la position des journaux démocratiques italiens qui voudraient bien prendre le parti de la France révolutionnaire envahie par les soldats du despotisme allemand, et qui ne le peuvent pas, parce qu’ils ne voient pas encore de France révolutionnaire, ils ne voient qu’une France impériale, à [la tête de[1]] laquelle se trouve l’homme le plus abhorré en Italie, Napoléon  III. Voici ce que dit à ce propos, la Gazzetta di Milano du 26 août :

« Les Français continuent d’évoquer les souvenirs glorieux de 92. Mais jusqu’à présent nous n’avons encore rien vu en France qui nous montrât vivant ce grand peuple qui avait démoli le moyen âge, et le Corps législatif actuel |13 représente encore moins, fût-ce en miniature, celui qui sut créer la victoire au milieu même des tumultes et du déchaînement révolutionnaire. Comment ! depuis quinze jours aucun n’ose plus parler de l’empereur, et s’il le fait, [il] rencontre le blâme universel ; depuis quinze jours, l’Europe sait que l’empire est tombé, chose qui est confessée même par les

  1. Mots omis dans le manuscrit. — J. G.