Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/216

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vernement est fondée exclusivement aujourd’hui sur la foi des masses populaires en son harmonieuse, complète et forte unité.

Comme ce gouvernement ne peut plus se maintenir que par la confiance publique, il faut absolument que le peuple ait une foi pour ainsi dire absolue en cette unité d’action et cette identité de vues de tous les membres du gouvernement ; car aussi longtemps que le salut de la France devra être fait par l’État, cette unité et cette identité pourront seules la sauver. Il faut donc que le peuple soit convaincu que tous les membres qui composent ce gouvernement, oubliant toutes leurs dissidences et toutes leurs ambitions passées, et laissant absolument de côté tous les intérêts de partis, se sont donné la main franchement pour ne s’occuper plus aujourd’hui que du salut de la France. L’instinct du peuple sait parfaitement qu’un gouvernement divisé, tiraillé dans tous les sens, et dont tous les membres intriguent les uns contre les autres, est incapable d’action énergique sérieuse ; qu’un tel gouvernement pourra perdre et non sauver le pays. Et s’il savait tout ce qui se passe au sein du gouvernement actuel, il le renverserait.

Gambetta et Comp. savent tout ce qui se passe dans ce gouvernement, ils sont assez intelligents pour comprendre que le gouvernement est trop désuni et trop réactionnaire pour déployer toute l’énergie exigée par la situation et pour prendre toutes les mesures nécessaires au salut du pays, et ils se taisent, — parce que parler ce serait provoquer la révolution, et parce que leur patriotisme aussi bien que leur bourgeoisisme repoussent la révolution.

Gambetta et Comp. savent que Palikao, Jérôme David et Chevreau, profitant de leur position, intriguent