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— en un mot tous ceux qui, se défiant à bon droit de la capacité et de la bonne foi des gouvernants actuels, veulent sauver la France par la révolution.

j) Il y a par conséquent aujourd’hui entre tous les partis, sans en excepter les jacobins les plus rouges et naturellement aussi les socialistes bourgeois, matés et paralysés les uns comme les autres par la crainte que leur inspirent les |4 socialistes révolutionnaires, réellement populaires, — les anarchistes ou pour ainsi dire les Hébertistes du socialisme, qui sont aussi profondément détestés par les communistes autoritaires, par les communistes de l’État, que par les Jacobins et par les socialistes bourgeois, — entre tous ces partis, sans excepter même les communistes de l’État, il y a un accord tacite, d’empêcher la révolution tant que l’ennemi sera en France, pour deux raisons :

La première, c’est que, en ne voyant tous également de salut pour la France que dans l’action de l’État et dans l’exagération excessive de toutes les facultés et puissances de l’État, ils sont tous sincèrement convaincus que, si la révolution éclatait maintenant, comme elle aurait pour effet immédiat, naturel, la démolition de l’État actuel, et comme les Jacobins et les communistes autoritaires manqueraient nécessairement et de temps et de tous les moyens indispensables pour la reconstruction aussi immédiate d’un nouvel État révolutionnaire, elle, c’est-à-dire la révolution, livrerait la France aux Prussiens, en la livrant d’abord aux révolutionnaires socialistes.

La seconde n’est qu’une explication et un développement de la première. Ils redoutent et détestent également les socialistes révolutionnaires, les travailleurs de l’Internationale, et, sentant que dans les conditions pré-