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missaires, ou bien ne feront rien, ou bien, s’ils font quelque chose, le feront seulement grâce à l’appui des orléanistes, et alors n’auront travaillé en réalité qu’à la restauration des Orléans.


[1] Maintenant, quelle est ma conclusion définitive ?

Elle ressort suffisamment de tout ce que j’ai dit, et d’ailleurs j’ai commencé par vous la donner dans ma première lettre. Je dis que dans le danger que court la France, danger plus grand que tous ceux qu’elle a courus depuis des siècles, il n’y a qu’un moyen de salut : le soulèvement général et révolutionnaire du peuple.

Si le peuple se lève, je ne doute pas du triomphe. Je ne crains qu’une chose, c’est que le danger ne lui paraisse pas assez pressant, assez immense, assez menaçant pour lui donner ce courage du désespoir dont il a besoin. À ce moment même il ne manque pas de Français qui regardent la prise de Paris, la ruine et l’asservissement de la France par les Prussiens, comme une chose absolument impossible, impossible au point d’être ridicule. Et ils laissent tranquillement avancer l’ennemi, confiants dans l’étoile de la France, et s’imaginant qu’il suffit

  1. Tout le reste du texte de la brochure, à partir d’ici, a été rédigé par moi ; j’ai utilisé par endroits quelques phrases des pages 75 et 76, et de la page 23, du manuscrit de Bakounine. Voir à l’Appendice, pages 260 (l. 6)-262 (l. 20), et 197 (lignes 18-23). — J. G.