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celle de 1789, et redonner ainsi une vie nouvelle à l’État politique, qui tombe en ruines.

Cette objection n’est pas sérieuse. Supposons que, conformément à la décision du gouvernement provisoire, — qui m’a l’air d’être une bravade jetée aux Prussiens plutôt qu’une résolution réfléchie, — supposons, dis-je, que les élections se fassent régulièrement, et qu’il en sorte une Assemblée dont la majorité sera disposée à seconder toutes les intentions du gouvernement républicain.[1] Je dis que cette Assemblée ne pourra pas faire des réformes réelles et profondes en ce moment. Ce serait vouloir exécuter un mouvement de flanc en présence d’un puissant ennemi, comme ce mouvement tenté par Bazaine devant les Prussiens et qui lui a si mal réussi. Est-ce bien au moment où le gouvernement aura le plus besoin des services énergiques et réguliers de la machine administrative, qu’il pourrait essayer de la renouveler et de la transformer ? Il faudrait pour cela la paralyser complètement pendant quelques semaines ; et que ferait pendant ce temps le gouvernement, privé des rouages qui lui sont nécessaires pour gouverner le pays ?

Cette même impossibilité empêchera le gouvernement de toucher d’une manière tant soit peu radicale au personnel même de l’administration impériale.

  1. À partir d’ici, le texte imprimé correspond, jusqu’à la page 133, ligne 4, de cette réimpression, au contenu des pages 14 (l. 1)-22 (l. 2) du manuscrit de Bakounine. Voir à l’Appendice, pages 184 (dernière ligne)-196 (l. 1) — J. G.