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transporté sa résidence l’acclame, et ratifie par cette acclamation les élus de la population de Paris : cette adhésion d’une ville de province n’entraînera pas le reste de la France, et les campagnes ne se croiront pas tenues davantage à lui obéir.

Et de quels moyens, de quel instrument se servira-t-il, pour obtenir l’obéissance ? De la machine administrative ? À supposer qu’elle puisse fonctionner encore, n’est-elle pas toute bonapartiste, et ne servira-t-elle pas justement, avec l’appui des prêtres, à ameuter les campagnes contre le gouvernement républicain ? Il faudra donc contenir les campagnes révoltées, et, pour cela, il faudra employer une partie des troupes régulières qui devaient tenir tête aux Prussiens, Et comme les officiers supérieurs sont presque tous bonapartistes, le gouvernement, qui aura besoin d’hommes dévoués et fidèles, sera obligé de les casser et d’en chercher d’autres : il faudra réorganiser l’armée de fond en comble pour en faire un instrument capable de défendre la république contre l’insurrection réactionnaire. Pendant ce temps, les Prussiens prendront Paris, et les campagnes détruiront la république : et voilà uniquement à quoi peut aboutir une tentative de défense officielle, gouvernementale, par les moyens réguliers et administratifs.

Malheur à la France, si elle attendait du gouvernement actuel le renouvellement des prodiges de 1793. Ces prodiges ne furent pas produits par la seule puissance de l’État, du gouvernement, mais