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Pas du tout, car la consécration juridique et politique de l’État, la garantie de la propriété, manquera au paysan. La propriété ne sera plus un droit, elle sera réduite à l’état d’un simple fait.


Alors ce sera la guerre civile, direz-vous. La propriété individuelle n’étant plus garantie par aucune autorité supérieure, et n’étant plus défendue que par la seule énergie du propriétaire, chacun voudra s’emparer du bien d’autrui, les plus forts pilleront les plus faibles.

[1] Il est certain que, d’abord, les choses ne se passeront pas d’une manière absolument pacifique : il y aura des luttes, l’ordre public sera troublé, et les premiers faits qui résulteront d’un état de chose pareil pourront constituer ce qu’on est convenu d’appeler une guerre civile. Mais aimez-vous mieux livrer la France aux Prussiens ? pensez-vous que les Prussiens respecteront l’ordre public, et ne tueront et ne pilleront personne ? Préférez-vous, à une agitation momentanée qui doit sauver le pays, préférez-vous l’esclavage, la honte et la misère complète, fruits inévitables de la victoire des Prussiens que vos hésitations et vos scrupules auront rendue certaine ?

[2] Non, pas de craintes puériles sur les inconvé-

  1. Cet alinéa, rédigé par moi, remplace et résume un long développement sur la guerre civile, qui s’étend de la ligne 5, page 61, à la ligne 28, page 62, du manuscrit de Bakounine. Voir à l’Appendice, pages 243 (l. 13)-245 (l. 9). — J. G.
  2. Cette dernière partie de la Lettre IV correspond à la partie du manuscrit de Bakounine qui va de la page 62, ligne 29, à la page 64, ligne 10. Voir à l’Appendice, pages 245 (l. 10)-247 (l. 5). — J. G.