Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Alexandrovitch fit la connaissance du musicien Adolf Reichel, qui devint un de ses plus fidèles amis. Le gouvernement saxon manifesta bientôt des intentions hostiles à l’égard de Ruge et de ses collaborateurs ; aussi Bakounine et Herwegh quittèrent-ils la Saxe en janvier 1843, pour se rendre ensemble à Zürich. Bakounine passa en Suisse l’année 1843 : une lettre écrite à Ruge, de l’île de Saint-Pierre (lac de Bienne), en mai 1843 (publiée à Paris en 1844 dans les Deutsch-französische Jahrbücher), se termine par cette véhémente apostrophe : « C’est ici que le combat commence ; et si forte est notre cause, que nous, quelques hommes épars, et les mains liées, par notre seul cri de guerre nous inspirons l’effroi à leurs myriades ! Allons, du cœur, et je veux rompre vos liens, ô Germains qui voulez devenir des Grecs, moi le Scythe. Envoyez-moi vos ouvrages ; je les ferai imprimer dans l’île de Rousseau, et en lettres de feu j’écrirai une fois encore dans le ciel de l’histoire : Mort aux Perses ![1] »

  1. « Hier, erst hier beginnt der Kampf, und so stark ist unsere Sache, dass wir wenige zerstreute Manner mit gebundenen Händen durch unsern blossen Schlachtrut ihre Myriaden in Furcht und Schrecken setzen. Wohlan, es gilt ! und eure Bande will ich lösen, ihr Germanen, die ihr Griechen werden wollt, ich der Scythe. Sendet mir eure Werke. Auf Rousseaus Insel will ich sie drucken und mit feurigen Lettern noch einmal an den Himmel der Geschichte schreiben : Untergang den Persern ! »