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Lettre II

5 septembre.

[1] Voilà l’empereur prisonnier et la république proclamée à Paris, avec un gouvernement provisoire.

La situation intérieure de la France a-t-elle changé pour cela ? Je ne le pense pas ; et les réflexions que je m’apprêtais à vous communiquer sur l’impuissance de l’empire n’ont rien perdu de leur vérité et de leur actualité, en les appliquant au gouvernement qui vient de se constituer par la fusion de la gauche républicaine et de la gauche orléaniste.

[2] Je suppose que les membres de ce gouvernement animés du désir très sincère de sauver la patrie ; ce n’est pas en essayant de se servir de la puissance d’action du mécanisme administratif, devant laquelle l’incorrigible Thiers s’est encore émerveillé dans la séance du 26 août, ce n’est pas, dis-je, en suivant la vieille routine gouvernementale qu’ils pourront faire quelque chose de bon ; toute cette machine administrative, s’ils veulent sérieusement

  1. Les deux premiers alinéas de cette Lettre II ont été rédigés par moi. — J. G.
  2. Cet alinéa est emprunté, avec quelques changements, à la page 27 du manuscrit de Bakounine (ligne 4-20). Voir à l’Appendice, p.202, l. 12. — J. G.