Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/130

Cette page a été validée par deux contributeurs.

grandes puissances étrangères, que ce Conseil fédéral qui compte dans son sein des hommes comme M. l’avocat Cérésole.

Jamais non plus le peuple suisse ne montra autant d’indifférence honteuse devant les actes odieux accomplis en son nom.

Pour montrer comment un peuple qui se respecte, et qui est aussi jaloux de son indépendance nationale que de ses libertés intérieures, agit en de pareilles circonstances, je finirai cette brochure en citant deux faits qui se sont passés en Angleterre.

Après l’attentat d’Orsini contre la vie de Napoléon III, |38 le gouvernement français avait osé réclamer de l’Angleterre l’extradition de Bernard, réfugié français, accusé de complicité avec Orsini, et l’expulsion de plusieurs autres citoyens français, entre autres de Félix Pyat, qui dans une brochure, publiée après l’attentat, avait fait l’apologie du régicide. Lord Palmerston, qui faisait la cour à Napoléon III, ne demandait pas mieux que de le satisfaire ; mais il rencontra un obstacle insurmontable dans la loi anglaise qui met tous les étrangers sous la protection du droit commun et qui fait de l’Angleterre, pour les persécutés de quelque pays et de quelque gouvernement que ce soit, un asile inviolable.

Pourtant lord Palmerston était un ministre excessivement populaire. Confiant dans cette popularité, et désireux de rendre un bon service de voisin à son ami Napoléon III, il osa présenter au Parlement une nouvelle loi sur les étrangers, qui, si elle avait été