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par les populations des cantons, et la Chambre des États, composée de deux membres pour chaque canton, élus presque partout par les Grands-Conseils cantonaux[1]. C’est l’Assemblée fédérale qui élit dans son sein les sept membres du Conseil fédéral ou exécutif.

Parmi tous ces corps électifs, c’est le Conseil national qui est évidemment le plus démocratique, le plus fran |29 chement populaire, parce qu’il est nommé directement par le peuple. Pourtant, nul ne contestera, J’espère, qu’il ne le soit et qu’il ne doive l’être beaucoup moins que les Grands-Conseils cantonaux ou les chambres législatives des cantons. Et cela par une raison bien simple.

Le peuple, qui est forcément ignorant et indifférent, grâce à la situation économique dans laquelle il se trouve encore aujourd’hui, ne sait bien que les choses qui le touchent de très près. Il comprend bien ses intérêts quotidiens, ses affaires de chaque jour. Au-delà commence pour lui l’inconnu, l’incertain, et le danger des mystifications politiques. Comme il possède une grande dose d’instinct pratique, il se trompe rarement dans les élections communales, par exemple. Il connaît plus ou moins les affaires de sa commune, il s’y intéresse beaucoup, et il sait choisir dans son sein les hommes les plus capables de les bien conduire. Dans ces affaires, le

  1. Les noms exacts des deux Chambres dont la réunion forme l’Assemblée fédérale suisse sont le Conseil national et le Conseil des États. — J. G.