Page:Bakounine - Œuvres t1.djvu/85

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Just : le républicanisme pur, sans mélange d’idées socialistes, renouvelé de l’antiquité et s’inspirant aux traditions héroïques des grands citoyens de la Grèce et de Rome. Beaucoup moins humanitaire que le socialisme, il ne connaît presque pas l’homme et ne reconnaît que le citoyen ; et tandis que le socialisme cherche à fonder une république d’hommes, lui, il ne veut qu’une république de citoyens, dussent ces citoyens, comme dans les constitutions qui succédèrent, comme conséquence naturelle et nécessaire, à la constitution de 1793 (du moment que celle-ci, après avoir hésité un instant, finit par ignorer sciemment la question sociale), — dussent-ils à titre de citoyens actifs, pour nous servir d’une expression de la Constituante, fonder leur privilège civique sur l’exploitation du travail des citoyens passifs. Le républicain politique, d’ailleurs, n’est point ou du moins est censé n’être pas égoïste pour lui-même, mais il doit l’être pour la patrie qu’il doit placer dans son cœur libre au-dessus de lui-même, de tous les individus, de toutes les nations du monde et de l’humanité tout entière. Par conséquent il ignorera toujours la justice internationale ; dans tous les débats, que sa patrie ait tort ou raison, il lui donnera toujours le pas sur les autres, il voudra qu’elle domine toujours et qu’elle écrase toutes les nations étrangères par sa puissance et sa gloire. Il deviendra par une pente naturelle conquérant, —