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et comme slaves, nous croyons devoir franchement déclarer, que, pour nous, ce mot de république n’a d’autre valeur que cette valeur toute négative : celle d’être le renversement ou l’élimination de la monarchie ; et que non seulement il n’est pas capable de nous exalter, mais qu’au contraire, toutes les fois qu’on nous représente la république comme une solution positive et sérieuse de toutes les questions du jour, comme le but suprême vers lequel doivent tendre tous nos efforts, — nous éprouvons le besoin de protester.

Nous détestons la monarchie de tout notre cœur ; nous ne demandons pas mieux que de la voir renversée sur toute la surface de l’Europe et du monde, et nous sommes convaincus, comme vous, que son abolition est une condition sine qua non de l’émancipation de l’humanité. À ce point de vue, nous sommes franchement républicains. Mais nous ne pensons pas qu’il suffise de renverser la monarchie pour émanciper les peuples et leur donner la justice et la paix. Nous sommes fermement persuadés au contraire, qu’une grande république militaire, bureaucratique et politiquement centralisée peut devenir et nécessairement deviendra une puissance conquérante au dehors, oppressive à l’intérieur, et qu’elle sera incapable d’assurer à ses sujets, lors même qu’ils s’appelleraient des citoyens, le bien-être et la liberté. N’avons-