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Quant à nous, laissons une fois pour toutes ces absurdités et ces horreurs divines à ceux qui croient follement pouvoir longtemps encore exploiter la plèbe, les masses ouvrières en leur nom ; et retournant à notre raisonnement tout humain, rappelons-nous toujours que la lumière humaine, la seule qui puisse nous éclairer, nous émanciper, nous rendre dignes et heureux, n’est point au début, mais relativement au temps où l’on vit, à la fin de l’histoire, et que l’homme, dans son développement historique, est parti de l’animalité pour arriver de plus en plus à l’humanité. Ne regardons donc jamais en arrière, toujours en avant, car en avant est notre soleil et notre salut ; et s’il nous est permis, s’il est même utile de regarder quelquefois en arrière, ce n’est que pour constater ce que nous avons été et ce que nous ne devons plus être, ce que nous avons fait et ce que nous ne devons plus faire jamais.

Le monde naturel est le théâtre constant d’une lutte interminable, de la lutte pour la vie. Nous n’avons pas à nous demander pourquoi cela est ainsi. Nous ne l’avons pas fait, nous l’avons trouvé en naissant à la vie. C’est notre point de départ naturel, et nous n’en sommes nullement responsables. Qu’il nous suffise de savoir que cela est, que cela a été, et qu’il en sera probablement toujours ainsi. L’harmonie s’y établit par le combat, par le triomphe des uns, par la défaite