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des familles, des groupes, des espèces. Les individus pour se reproduire, poussés par une nécessité naturelle, cherchent à s’accoupler avec les individus qui par leur organisation sont le plus rapprochés d’eux, qui leur sont semblables. Il y a des différences d’organisation qui rendent l’accouplement stérile ou même tout à fait impossible. Cette impossibilité est évidente entre le monde végétal et le monde animal ; mais même dans ce dernier, l’accouplement des quadrupèdes par exemple avec les oiseaux, les poissons, les reptiles ou les insectes, est également impossible. Si nous nous limitons aux seules quadrupèdes, nous retrouvons la même impossibilité entre des groupes différents, et nous arrivons à cette conclusion que la capacité de l’accouplement et la puissance de la reproduction ne deviennent réelles pour chaque individu que dans une sphère très restreinte d’individus qui, étant doués d’une organisation identique ou rapprochée de la sienne, constituent avec lui le même groupe ou la même famille.

L’instinct de reproduction établissant le seul lien de solidarité, qui puisse exister entre les individus du monde animal, là où cette capacité d’accouplement cesse, toute solidarité animale cesse aussi. Tout ce qui reste en dehors de cette possibilité de reproduction pour les individus, constitue une espèce différente, un monde absolument étranger, hostile et con-