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de la famille ; et la sociabilité naît çà et là sur quelques points du règne animal.

» Le fondement étant ainsi posé, il n’est pas malaisé de concevoir que, des sentiments primordiaux, à mesure que l’existence se complique, tant pour l’individu que pour la société, il se forme des sentiments secondaires et des combinaisons de sentiments qui deviennent aussi indissolubles que le sont, dans l’intellect, les idées associées » (p. 357).

Ainsi, il paraît avéré qu’il n’existe point dans le cerveau d’organes spéciaux, soit pour les diverses facultés intellectuelles, soit pour les différentes qualités, affections et passions morales bonnes ou mauvaises. Par conséquent, les qualités ou les défauts ne peuvent être ni hérités, ni innés, cette hérédité et cette innéité, avons-nous dit, ne pouvant être dans le nouveau-né que physiologique, matérielle. En quoi donc peut consister le perfectionnement progressif, historiquement transmissible du cerveau, tant sous le rapport intellectuel que sous le rapport moral ? Uniquement dans le développement harmonieux de tout le système cérébral et nerveux, c’est-à-dire tant de la justesse, de la finesse et de la vivacité des impressions nerveuses, que de la capacité du cerveau de transformer ces impressions en sentiments, en idées, et de combiner, d’embrasser et de retenir toujours de plus vastes associations de sentiments et d’idées.