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ter qu’il ne peut être question de prédispositions morales ou immorales différentes, fatalement déterminées par l’organisme même d’un enfant de qualités particulières ou de vices héréditaires et innés, et que l’innéité morale ne se distingue d’aucune façon, ni en aucun point de l’innéité intellectuelle, l’une et l’autre se réduisant à un plus ou moins haut degré de perfection atteint en général par le développement du cerveau.

« Les dispositions anatomiques et physiologiques de l’intelligence une fois reconnues, dit M. Littré (p. 355), on peut pénétrer au loin de son histoire. Tant qu’elle n’a pas été remaniée et enrichie par la

    la vie individuelle ni la vie collective et sans lesquelles aussi il n’y aurait pas de sentiment, sont tellement extérieures (à l’homme), que la nature les réalise indépendamment de tout terme cérébral ou psychique, dans les végétaux et surtout dans les animaux les plus inférieurs. Il en résulte qu’il faut modifier quelque peu le sens du mot subjectif. Subjectif ne peut signifier quelque chose qui soit préexistant au développement de l’être humain, tel qu’un moi, une idée, un sentiment, un idéal ; il ne peut signifier que la faculté d’élaboration départie aux cellules nerveuses ; excepté en ce sens, le subjectif est toujours mêlé d’objectif. (no 111, p. 302). — Et (p. 343-44) il dit encore : « Le jugement n’est point une faculté planant sur les impressions qui lui sont amenées ; son office unique (activité toute physiologique) est de les comparer pour en tirer une conclusion ; mais, il n’a aucune juridiction sur elles. L’hallucination le prouve ; c’est la production d’impressions sans que rien d’objectif les provoque ; par le jeu morbide des cellules nerveuses chargées de