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des masses soit salariés, soit esclaves, comme d’un fondement principal et absolument nécessaire du loisir, de la liberté et de la civilisation de la classe politique : des citoyens. — Sous ce rapport, les États-Unis de l’Amérique du Nord ne font pas même encore exception.

Telles sont les conditions intérieures qui découlent nécessairement pour l’État de sa position extérieure, c’est-à-dire de son hostilité naturelle, permanente et inévitable envers tous les autres États. Voyons maintenant les conditions qui découlent directement pour les citoyens du libre contrat par lequel ils se constituent en État.

L’État n’a pas seulement la mission de garantir la sécurité de ses membres contre toutes les attaques venant du dehors, il doit encore intérieurement les défendre les uns contre les autres et chacun contre lui-même. Car l’État — et ceci constitue son trait caractéristique et fondamental — tout État, comme toute théologie, suppose l’homme essentiellement méchant et mauvais. Dans celui que nous examinons maintenant, le bien, avons-nous vu, ne commence qu’avec la conclusion du contrat social et n’est, par conséquent que le produit de ce contrat, — son contenu même. Il n’est pas le produit de la liberté. Au contraire, tant que les hommes restent isolés dans leur individualité absolue, jouissant de toute leur liberté naturelle à la-