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et son dernier mot sur l’unité réelle de l’univers, il vous dira, que c’est l’éternelle et universelle transformation, un mouvement sans commencement, sans limites et sans fin. — C’est donc le contraire absolu de toute Providence — la négation de Dieu.

Dans toutes les religions qui se partagent le monde et qui possèdent une théologie quelque peu développée — moins le Bouddhisme pourtant, dont la doctrine étrange et d’ailleurs parfaitement incomprise par les quelques centaines de millions de ses adhérents, établit une religion sans Dieu — dans tous les systèmes de métaphysique, Dieu nous apparaît avant tout comme un être suprême, éternellement préexistant et prédéterminant, contenant en lui-même, étant lui-même la pensée et la volonté génératrices de toute existence et antérieures à toute existence : source et cause éternelle de toute création, immuable et toujours égal à lui-même dans le mouvement universel des mondes créés. Ce Dieu, nous l’avons vu, ne se trouve pas dans l’univers réel, au moins dans cette partie de l’univers que l’homme peut atteindre. Donc n’ayant pu le rencontrer en dehors de lui-même, l’homme a dû le trouver en lui-même. Comment l’a-t-il cherché ? — En faisant abstraction de toutes les choses vivantes et réelles, de tous les mondes visibles, connus. — Mais nous avons vu qu’à la fin de ce stérile voyage, la faculté ou l’action abstractive de