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aussi, de notre système solaire. — Il est donc évident, que si notre sentiment et notre imagination peuvent nous donner une image, une représentation nécessairement plus ou moins fausse de ce monde, s’ils peuvent même, par une sorte de divination intuitive nous faire pressentir une ombre, une apparence lointaine de la vérité, ce n’est que la science seule, qui pourra nous donner la vérité pure et entière.

Quelle est donc cette curiosité impérieuse qui pousse l’homme à reconnaître le monde qui l’entoure, à poursuivre avec une infatigable passion les secrets de cette nature dont il est lui-même, sur cette terre, le dernier et le plus complet résultat ? Cette curiosité est-elle un simple luxe, un agréable passe-temps, ou bien l’une des principales nécessités inhérentes à son être ? Nous n’hésitons pas à dire, que de toutes les nécessités qui constituent sa propre nature, c’est la plus humaine et qu’il ne devient réellement homme, ne se distingue effectivement de tous les animaux des autres espèces que par cet inextinguible besoin de savoir. Pour se réaliser dans la plénitude de son être, avons-nous dit, l’homme doit se reconnaître, et, il ne se reconnaîtra jamais réellement tant qu’il n’aura pas réellement reconnu la nature qui l’enveloppe et dont il est le produit. — À moins donc de renoncer à son humanité, l’homme doit savoir, il doit pénétrer par sa pensée