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diverses fonctions purement physiologiques du cerveau.

Cette découverte est immense tant sous le rapport de la science que sous le rapport de la vie. Grâce à elle, la science du monde humain, y compris l’anthropologie, la psychologie, la logique, la morale, l’économie sociale, la politique, l’esthétique, la théologie et la métaphysique mêmes ; l’histoire, en un mot toute la sociologie, devient enfin possible. Entre le monde humain et le monde naturel, il n’y a plus de solution de continuité ; mais, de même que le monde organique qui, tout en étant le développement non interrompu et direct du monde inorganique, se distingue pourtant de lui foncièrement par l’introduction d’un élément actif nouveau : la matière organique, produite non par l’intervention d’une cause extra-mondaine quelconque, mais par des combinaisons jusqu’à présent à nous inconnues de la matière inorganique elle-même, et produisant à son tour, sur la base et dans les conditions de ce monde inorganique, dont elle est elle-même le plus élevé résultat, toutes les richesses de la vie végétale et animale ; — de même le monde humain, tout en étant aussi la continuation immédiate du monde organique, s’en distingue essentiellement par un nouvel élément : la pensée, produite par l’activité toute physiologique du cerveau et produisant en même temps au milieu de ce monde