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seul système. Cette coordonnance de toutes les sciences positives en un seul savoir humain constitue la Philosophie positive ou la science universelle. Héritière et en même temps négation absolue de la religion et de la métaphysique, cette philosophie, pressentie et préparée dès longtemps par les plus nobles esprits, fut conçue pour la première fois comme un système complet, par un grand penseur français, Auguste Comte, qui en traça le premier plan d’une main savante et hardie.

La coordonnance qu’établit la philosophie positive n’est point une simple juxtaposition, c’est une sorte d’enchaînement organique par lequel, commençant par la science la plus abstraite, celle qui a pour objet l’ordre des faits les plus simples, les mathématiques, on s’élève de degré en degré aux sciences comparativement plus concrètes qui ont pour objet des faits de plus en plus composés. Ainsi des mathématiques pures on s’élève à la mécanique, à l’astronomie, puis à la physique, à la chimie, à la géologie et à la biologie (y comprenant la classification, l’anatomie et la physiologie comparées des plantes d’abord, puis du règne animal), et on finit par la sociologie qui embrasse toute l’humaine histoire en tant que développement de l’Être humain collectif et individuel dans la vie politique, économique, sociale, religieuse, artistique et scientifique. Il n’y a entre toutes ces sciences, qui