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cace Hohenlohe, le prétexte de sa conversion aux idées de Bismarck et le moyen d’engager la Bavière dans la voie de l’unité allemande. Le ministère libéral qu’il dirigea pendant trois ans ne fut que l’instrument de la politique bismarckienne.

Le 22 août 1866, avait été conclu entre la Prusse et la Bavière le traité d’alliance qui fut à peu près la seule exigence du vainqueur, et qui était destiné avant tout à exclure l’union de la Bavière, de l’Autriche et de la France contre la Prusse. Napoléon avait laissé échapper l’occasion. Sadowa, Kissingen, Langensalza, les trois victoires prussiennes, développaient leurs conséquences. La Bavière avait été, contre toute raison, contre toute attente, abandonnée par la France. Le journal de Hohenlohe confirme que le baron Perglas, venu à Paris dès le début des hostilités, ne fut même pas reçu par Napoléon III. Vaincue, la Bavière dut accepter la protection prussienne, renoncer à sa politique traditionnelle, et reporter de Vienne à Berlin son centre de gravité. D’ailleurs, la fameuse circulaire La Valette venait d’être rendue publique, L’empereur des Français y affirmait une fois de plus les idées de politique napoléonienne, et déclarait qu’au nom du principe des nationalités la France était toute prête à reconnaître l’unité allemande, et se ferait scrupule de s’y opposer. Il est frappant de retrouver dans le Journal de Hohenlohe les termes de ce document célèbre et qui mérite de rester comme l’acte d’accusation de l’Empire et des Bonaparte. « Le peuple français, écrivait donc Hohenlohe, a de trop grands senti-