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II

Au service de la Prusse

Dès 1864, dès le commencement du règne du jeune roi Louis II, le prince de Hohenlohe intriguait pour devenir ministre. Il était déjà deviné et redouté par tous les patriotes bavarois, les particularistes, les catholiques, les ennemis de Berlin. La cour, principalement, le détestait. Et il le savait bien. Il se savait aussi soutenu par tout ce que le pays comptait de libéraux, d’anticléricaux et d’antiautrichiens, qui étaient en même temps les partisans de la Prusse. Au parlement comme dans l’opinion, les libéraux étaient assez puissants en ce temps-là en Bavière et le jeune roi, fort indifférent à la politique, occupé d’art et de wagnérisme, ne demandait, pour être tranquille, qu’à gouverner constitutionnellement. Hohenlohe croyait donc son heure venue. Mais Louis II l’écarta de prime abord pour une raison que nous apprend Hohenlohe lui-même. « Malgré l’opinion publique, je ne suis pas devenu ministre », écrit le prince le 23 novembre 1864. « La maison de