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grande famille, n’eut donc pas de difficultés à prendre à la cour une influence qui par plus d’un canal parvenait jusqu’à la personne de l’empereur.

« Que l’impératrice, dans la personne de Gérard, ait pris pour lecteur un agent secret du gouvernement français, c’est une énormité qui ne s’explique que par la confiance qu’avait acquise Gontaut à l’aide, à la fois, de son habileté et de l’appui d’une fraction de l’entourage catholique de Sa Majesté. Pour la politique française comme pour la situation de l’ambassadeur de France à Berlin, c’était évidemment un énorme avantage que de voir un homme comme Gérard dans la maison impériale…

« L’activité de Gontaut au service de la France ne se bornait pas à la sphère de Berlin. Il se rendit en 1875 à Pétersbourg pour préparer avec le prince Gortschakoff le coup de théâtre qui, à la veille de la visite du tsar Alexandre à Berlin, devait faire croire à l’univers que le tsar seul avait protégé la France désarmée contre une agression allemande… » (Pensées et Souvenirs du prince de Bismarck, II, XXVI, p. 168 et s. — Ce chapitre est intitulé : Intrigues.)


Le cauchemar des coalitions[1].

« Le comte Schouvaloff avait tout à fait raison quand il me disait que l’idée des coalitions me

  1. Sous-titre en français dans les Pensées et Souvenirs de Bismarck.