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Une certaine école professe un profond mépris pour la vieille culotte de peau. Moi-même, cédant à ce préjugé, j’ai dit autrefois que c’est une calamité.

Et, cinquante pages plus loin, après avoir reproduit en partie une de ses harangues :

Il y a des erreurs dans ce discours. Ainsi je me prononce contre les grands commandements qu’il eût fallu seulement mieux constituer ; contre l’excellente constitution d’un corps d’élite, modèle et ressource suprême ; je méconnais la valeur des vieux soldats, ce nerf de l’armée ;… je manifeste de nouveau cette confiance, illusion de mon désir pacifique, qu’il dépendait de notre modération d’éviter la guerre avec l’Allemagne, et, par conséquent, au lieu de trouver qu’on ne s’arme pas assez, je crains qu’on ne s’arme trop. Du moins, je n’ai pas poussé l’aveuglement pacifique jusqu’à me prononcer contre les armées permanentes et à méconnaître les services qu’elles ont rendus à la société.

Tel est le seul mea culpa auquel consente M. Émile Ollivier. Le reste de son livre affirme ses erreurs de jadis. Bien mieux, il n’en a même pas conscience ; il en tire vanité. Il expose la thèse, des nationalités comme quelque chose qui fait honneur à une politique. On est confondu par la manière dont, en 1905 encore, un homme qui eut tant de part aux événements de 1870, parle de cette unité allemande qui s’éleva sur nos ruines. À la légèreté spécifique de M. Émile Ollivier se joint ici l’esprit d’aveuglement et d’irréalité qui caractérise les hommes d’État et la politique de gauche. Ainsi M. Émile Ollivier rapporte qu’en 1867, il fit en Allemagne un voyage