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I

Napoléon III et le droit des peuples


Empereur et révolutionnaire,
c’est trop d’un !
Proudhon.   


La morne figure de Napoléon III n’est pas de celles qui font naître la sympathie, moins encore l’enthousiasme. Les catastrophes mêmes où il a entraîné tout un peuple, et dont les effets pèsent toujours sur nous et sur l’Europe, n’ont pu créer la légende de ce morose César. Seules, ses années de jeunesse, ses aventures de prétendant, ont quelque chose de hardi et de volontaire qui ne déplaît pas à l’imagination. Entre les biographes de l’empereur, M. André Lebey aura choisi là meilleure part en se faisant l’historien des « trois coups d’État de Louis-Napoléon Bonaparte ». De Strasbourg à Boulogne, à travers les conspirations et les intrigues une ambition se dessine, tout un système prend corps, l’idéologie épouse le roman. Il arrive qu’en lisant le récit