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la jeunesse et que M. Montfort relève triomphalement, c’est que la majorité des jeunes gens cultivés incline au socialisme. Et en effet, on lit beaucoup d’espoirs exprimés dans l’avènement d’une « Cité future », d’une « Cité de justice ». Mais toutes ces aspirations restent à l’état de fantaisies privées, d’imaginations individuelles. C’est un catalogue d’articles de foi où rien n’oblige la raison. M. Montfort observe que des sensibilités sont d’accord et que quelques cris sont poussés avec un unisson satisfaisant. Voilà qui est tout fortuit et ce tas de sable se décomposera aussi aisément qu’il s’est formé. Le chœur des jeunes socialistes serait encore plus nombreux que nous dirions : il a seulement des chances de se diviser en un plus grand nombre de morceaux.

Écoutons M. Maurice Le Blond qui, en littérature, est un critique judicieux : « Je crois, écrit-il, à l’avènement du socialisme. J’y crois, parce qu’il est