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littéraires. » Le « soleil des morts » va-t-il se lever pour Louis Ménard ? Ces publications qui se succèdent ont bien l’air du prélude de la gloire, forcée par l’admiration des grands lettrés.

Je n’entreprendrai pas, à propos du volume que publie M. Rioux de Maillou, de refaire un portrait de Louis Ménard. Portrait difficile d’ailleurs, que celui de cet homme aux aspects divers, de cette intelligence universelle, de ce poète qui fut chimiste, de ce peintre qui fut communard. Ménard avait inventé le collodion, réformé l’orthographe, restauré le culte des morts. Et il a laissé les Rêveries d’un païen mystique qui sont un des livres les plus originaux que le dix-neuvième siècle ait produits.

Les idées de Louis Ménard étaient une forêt. On risque de s’y égarer un peu. Ses écrits, quelquefois si singuliers, nous sont un témoin du tohu-bohu de notions diverses qui composait, au milieu du dernier siècle, l’esprit répu-