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leur a imposé des traitements cruels et dont ils ont humblement espéré la santé et la vie ?

Le théâtre n’a pas manqué, en fidèle traducteur des idées courantes, d’exprimer pour sa part cette contradiction. On se rappelle la Nouvelle Idole où M. François de Curel donnait à la science un rôle éminent. En même temps revivait la tradition moliéresque sur les propres planches du Théâtre Français : M. Brieux, cet habile metteur en scène de toutes les actualités, tournait en dérision la médecine moderne et ses représentants, qui certes ont des travers comme en avaient les collègues de Guy Patin et de l’illustre Fagon, médecin de Louis XIV. Il est certain que plusieurs traitements nouveaux — on pourrait citer des lavages d’estomac, des traitements par l’électricité, des quantités de drogues et de pilules aussitôt abandonnées que mises à la mode — prêtent à la bouffonnerie