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d’Alphonse Daudet se soit durci en passant à son fils.

Et puis, il y a la bravoure. M. Léon Daudet eût pu faire un bon travailleur de lettres, réglé, rangé, compassé, prenant la suite des affaires de son père et exploitant, selon les procédés qu’il avait reçus de lui, un genre de roman, un « article » littéraire qui se vendait bien. Nous ne manquons pas de romanciers élégants et délicats. La satire veut un autre courage et M. Léon Daudet s’est révélé comme un grand satirique. On l’a dit parfois romantique par le tour de son esprit et ses modes favoris d’expression. Ne mettons pas le classique ni le romantique partout. Je ne sais pas si Rabelais était l’un ou l’autre.

L’heure n’est pas encore venue de dire les services qu’aura rendus la plume de M. Léon Daudet. On peut entrevoir déjà sa place et son rôle. Laissant aux uns le soin de donner des raisons, aux autres celui d’interpréter