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la peinture de leurs procédés charlatanesques sont des charges vibrantes d’une sombre gaîté. Mais l’abondance et la terrible précision de certains détails, et le ton général du livre sont faits pour créer l’indignation. Don juvénalien que M. Léon Daudet possède au plus haut degré. C’est encore la sensation brûlante que laissaient les contes où, l’an dernier, il mettait en scène chaque dimanche à la Libre Parole M. Waldeck-Rousseau, ses acolytes et ses complices. M. Léon Daudet était parvenu à y mêler le terrible et le ridicule de façon à graver l’adversaire comme à l’eau-forte.

Tout cela est loin des fines et souples moqueries à travers lesquelles se jouent Tartarin, l’académie, Gambetta ou le comédien Delobelle. Tout cela en procède pourtant. Et personne, si ce n’est les victimes des Kamtchatka, des Morticoles ou du Pays des Parlementaires, ne pourra regretter que l’esprit