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Mais presque aussitôt, abandonnant — s’il y revint encore ce fut par accident — le roman lyrique et néo-romantique qui lui parut vite suranné, M. Léon Daudet montra un véritable talent, qui est celui du satiriste. C’est ainsi que se sont transformés chez lui, dans sa nature musclée, chaude et sombre, les dons de malice et d’ironie que possédait son père. Dans les livres du fils, les silhouettes sont devenues de mordantes caricatures, les plaisanteries piquantes se transforment en coups de boutoir. Et toujours une certaine tendance à l’occulte et au mystère, une vision ordinaire des hommes et du monde chargée de cauchemars, aggravent l’amère impression qu’on emporte de ces lectures. Souvenez-vous des Morticoles.

Il y a là de fortes pages d’un franc comique à la façon de Rabelais si l’on veut ou peut-être plutôt de Swift. Les portraits de nos principaux médecins,