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de Nortier, qui n’est ni aveugle ni magnanime. Et les moins clairvoyants — sauf les coupables, endormis par une longue impunité — se demandent par quel drame se dénouera cette situation. Nortier, en effet, n’a pas oublié sa vengeance, pour l’avoir différée sous la crainte à la fois du scandale et d’un coup d’épée de l’amant, escrimeur redouté, et afin de ne pas perdre l’avantage du nom que sa femme lui a apporté en dot.

Sa vengeance, calculée comme un coup de Bourse, de longue main, Nortier la veut non seulement entière et raffinée, mais encore utile à ses intérêts. Ce parvenu n’a plus qu’un désir : faire partie d’un grand club pour que son nom soit sur les annuaires mondains, suivi du J tant envié. Il fera servir, à cette fin, la fille adultérine qui porte son nom en la contraignant à épouser le marquis de Longuillon, futur prince de Latour-Enguerrand.