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sous le poudrage de charbon avec des pauvres yeux de convoitise et de souffrance… »

Ainsi Pierre Loti s’imagine qu’il y a mille ans les oiseaux chantaient plus gaiement, que la vie était moins âpre, le soleil plus brillant, les femmes plus belles, et les loisirs plus nombreux. Triste illusion de décadent. Si M. Loti visitait plus souvent nos boulevards, il verrait à quelle foule d’hommes du temps présent il est permis de se promener en fumant avec nonchalance, et combien d’autres, sans pensée, comme de vrais arabes, restent assis des heures à la terrasse des cafés. Et lui-même, dans cette Chiraz magique, ville de repos et de parfait bonheur, n’a-t-il pas rencontré des artisans qui frappent le cuivre sans relâche dans les boutiques souterraines où ne pénètre jamais le jour ? Et n’est-ce pas l’équivalent de nos usines ?