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Ainsi la grande lutte pour la possession de l’immense empire africain qui se livre entre Archibald Robinson et le capitaine de Tournoël, entre l’Anglo-Saxon positif et le Celte idéaliste, se complique d’une rivalité amoureuse. Ces deux conquérants ne se disputent plus le monde que pour plaire à de beaux yeux. Et nous avons la satisfaction — flatteuse pour l’amour-propre national — que c’est en fin de compte le Celte, riche de son seul honneur, qui l’emporte sur les millions de Robinson.

Il est de tradition dans la littérature française de toujours mêler une histoire d’amour aux conflits des ambitions et des intérêts. Les tragédies politiques de Corneille sont elles-mêmes doublées d’une intrigue. On ne saurait donc reprocher à M. de Vogüé d’en avoir fait autant. Peut-être, seulement, repris par son goût de l’analyse sentimentale, a-t-il un peu trop insisté à la fin sur les