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au génie français, même indigent, à la volonté française, même contrecarrée par la plus riche des nations ? Tu as débarqué sur cette terre, à Port-Saïd, me disais-tu. Qui as-tu vu d’abord sur le môle ? Un Français, qui vint en Égypte aussi dénué que Mariette, avec une foi au cœur, comme Mariette ; il a lutté vingt ans pour cette foi, elle a triomphé. Ah ! le Maître de la mer, comme on l’appelle, peut faire passer sous cet homme de bronze tous les navires des deux hémisphères : le vrai Maître de la Mer, c’est le Français qui la violente, qui en réunit les îlots séparés et leur commande de porter des vaisseaux. Et combien d’autres t’en nommerais-je de ces Français qui ont créé sur le sol égyptien, à coups de volonté, tout ce qui en fait l’opulence et la parure… Tes banquiers auront beau faire, mon bon Jérôme, c’est nous qui sommes les rois du monde, avec les inépuisables richesses de notre esprit et de notre cœur. »