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Robinson, « l’imperator moderne », le tout-puissant directeur de l’U. S. T. (Universal Sea Trust).

M. de Vogüé, dans son Maître de la Mer, n’a pas fait un roman documentaire, un roman historique, ni politique, ni économique, ni même sociologique, comme il s’en publie. Il a écrit, en somme, sur des sujets nouveaux, un roman à l’ancienne mode, un roman à thèse et à idées.

On pourrait sans doute distinguer deux idées directrices dans ce livre. La première, c’est qu’aux « jeunes énergies » un peu brutales de l’Amérique, représentées par Robinson, s’oppose « le vieil idéal » français, incarné dans le capitaine de Tournoël, explorateur, image un peu bien affadie du colonel Marchand. À l’esprit d’intérêt, au jugement positif de l’Anglo-Saxon qui traduit tout en valeur marchande, M. de Vogüé oppose le sentiment de l’honneur et le désintéressement du Celte. Méfions--