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la substance même de leurs ouvrages, à leur seul talent d’auteur. Sans doute ils sont assez doués pour qu’on doive penser qu’ils auraient écrit, et avec honneur, quand bien même leur origine eût été inférieure. Mais ils n’auraient jamais écrit les mêmes choses.

Si son nom et sa naissance ne lui avaient permis de débuter à l’ambassade de France en Russie, certainement le vicomte de Vogüé n’eût jamais écrit le Roman russe. Sans ce nom, sans cette naissance et toutes les garanties qu’elle leur apportait, les électeurs de l’Ardèche n’eussent point songé à envoyer M. de Vogüé à la Chambre, ni M. de Vogüé n’eût songé à devenir leur député : et il n’eût point rapporté du Parlement, avec un noble dégoût et un désenchantement utile, son livre des Morts qui parlent. Le Conseil de la Compagnie du Canal de Suez n’eût jamais eu l’idée de proposer à ses actionnaires de nommer comme administra-