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veulent-ils ? Où vont-ils ? Que cachent-ils dans leurs poches ? Un veilleur doit surveiller les poches, Monsieur : toutes.

— Oh !

— Je ne dis pas, que pour les vôtres… Mais il y a, quelquefois, des gens avec de vilaines têtes.

— Vous êtes armé ?

— Mon gourdin.

— Pourquoi pas un chien ?

— Un chien, ça s’oublie quelquefois dans un coin : je ne pourrais pas, Monsieur.

— Bon ! La nouvelle équipe au travail, vous profitez d’une accalmie.

— On circule moins : précisément, il faut surveiller davantage. Une tournée tous les trois quarts d’heure. En plus la chaufferie. N’est-ce pas, Monsieur ? dès que la chaleur descend, vous êtes là, avec votre petit téléphone : « Hé ! papa : on gèle ici ». L’été, c’est le contraire. Un petit arrosage, ça rafraîchit tout le monde.

— Oui, mais à minuit, vous vous reposez.

— Oh ! à minuit, cela ne rate pas. Je me dis : « Voilà M. le Secrétaire qui part : il est minuit ». Dans l’escalier, vous allumez une cigarette ; votre allumette file où elle veut. J’y vais, Monsieur…

— Ah ! sapristi.

— Ne vous mettez pas en peine. J’irais quand même : votre édition roule. Elle en a fait du vacarme ! Et des paquets ! Et des étiquettes ! Et de la colle !

— Oui, un gros coup. Mais le restant de la nuit, à part vos tournées…