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— Hum !…

— Oui, dit alors l’homme.

Il se mit debout et tout en marchant, enleva sa veste. Il la plia sur une chaise, puis, sans raison, la porta sur une autre. Il allait à son aise, sans impatience, comme si, dans la chambre, ne l’attendait pas un corps de femme, ni des yeux.

Quand il fut en chemise, il resta un moment les bras croisés comme quelqu’un qui s’absorbe et suit une idée.

Puis il regarda vers le lit : il n’avait plus rien sur lui ; il était plus maigre qu’un pauvre. On dit qu’à cet instant on pense à sa mère, on pense à Vladimir. Ce n’est pas vrai. « Triste et peur… Triste et peur », pensa Marie.

Sitôt près de la femme, avec les mains et les lèvres, l’homme prend pour lui tout de sa chair. Il ne fit pas ainsi ; il s’étendit de son long sur le dos, resta, les yeux au plafond, à l’attendre. Elle commença par où commencent les hommes : elle se pencha vers la bouche :

— Non, dit-il.

Elle lui glissa les mains sous le dos, Il s’écarta :

— Pardon.

Que fallait-il alors ? Elle se souvint de certaines leçons de Monsieur. Va, Marie. Ce qu’il voulait ! Un peu de joie lui passa par le corps, ses mains se mirent à vivre. Il dit : « Oh oui ! Française. » Ensuite, il devint comme Hector, comme Vladimir, comme Monsieur : il se mit, de lui-même, dans ses bras, et Marie fut bien contente.

Sitôt après : « Non » ; il ne permit plus qu’elle