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sultat ceci : « Eh mais ! je vous retrouve, mon Seigneur bleu ! » Avec le Seigneur bleu elle fit une danse ; une danse avec un diable rouge ; une danse sur la poitrine en fer d’un gros soldat.

Et de nouveau, elle eut soif. Elle prit un bras qui montait au buffet. Tous connaissaient déjà le petit pâtre : « Eh ! par ici, dans mon verre. Eh ! par ici, pas dans mon verre : sur ma bouche. »

Elle buvait dans les verres, elle buvait sur les bouches, on buvait sur la sienne. Plus triste. Un rêve vous transporte. Je suis sur des genoux ; me voici sur une table ; je monte en chemin de fer sur un dos, pour chercher Vladimir. Moi une servante ? la Marie d’Hector ? la… Eh non ! un pâtre, Monsieur, un beau pâtre, un pâtre que tout le monde aime, parce qu’il a les seins nus.

— Que je vous accompagne, beau masque, je veux bien, où allons-nous ?

Sous la salle où l’on danse, on trouve dans un bal des coins où l’on n’est pas vu, quand on s’embrasse. « Respectez, mon mirliton, Monsieur. » Elle revint seule. Elle ne pensait plus à marcher droit, elle se laissait emporter par quelque chose de lourd dans sa tête : peut-être l’idée qu’elle cherchait Vladimir, peut-être qu’Yvonne… Sa tête la guida vers en haut. « Turluru ! Qu’a donc la musique à faire ce vacarme ? Silence, c’est moi l’orchestre. » Sa tête la guida dans une loge : « Bonjour Madame, vous pleurez. Mais non ! les hommes ne sont pas des cochons. Elles sont délicieuses vos pralines. » Après elle ne sut plus très bien. Est-ce Marie qui parla longuement avec un pâtre qui lui ressemblait et qu’elle ne parvint jamais à embrasser parce qu’il se dérobait derrière une glace ? Est-ce pour elle que