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se cachait mal sous le costume du pâtre vert. « Mais oui, Monsieur, c’est du vrai. Constatez. Oh ! pas tous à la fois, vilains chatouilleurs. » Elle sentit aussi des chatouilleuses : ça, c’était sale !

— Vive le pâtre !

Elle monta tout à coup très haut sur des mains, par-dessus les têtes. Elle tenait toujours ses deux seins et parce qu’elle les montrait, il ne pouvait exister que du bonheur en ce monde. Elle monta encore, si haut que son mirliton refusa de la suivre. Son mirliton ! son mirliton !… elle exigeait son mirliton… On est nue sans son mirliton ! Elle paya des baisers pour le ravoir, des baisers pour le garder, oui, oui, à tous, mais chacun à son tour.

Ensuite elle dansa : Marie dans cette ronde, Marie à cheval sur des épaules, Marie comme une môme au bras d’un apache. Puis elle chercha Vladimir, simplement parce que, là-bas, elle venait d’apercevoir Vladimir.

— Hé, Vladimir !

« Vladimir ! Vladimir ! Vladimir ! » La salle entière appelait Vladimir. « Vladimir ! » à l’orchestre ; « Vladimir ! » dans les loges ; « Vladimir ! » jusqu’en haut dans les lustres.

Appuyé contre une colonne, bien sage, Vladimir souriait. Elle n’eût pas aimé le retrouver avec une femme :

— J’arrive, Vladimir.

Elle arrivait : « Pardon, Monsieur, voulez-vous me laisser passer ? — On paie le passage, Mademoiselle. — Voilà… Aïe ! mon pied… Pardon, beau masque, je rejoins Vladimir. « Tous ces dos, tous ces coudes, toutes ces jambes et comme ré-